Cela faisait (très) longtemps que je n’avais pas publié sur ce blog. Et l' »évènement politique » de ce jour me donne très envie de le faire.
Récapitulatif :
- le 9 septembre 2025, François Bayrou démissionne de son poste de 1er ministre après un vote de confiance négatif à l’Assemblée Nationale
- Sébastien Lecornu est nommé 1er ministre le même jour, 9 septembre
- Dimanche 5 octobre 2025, Sébastien Lecornu donne la liste des ministres de son gouvernement à 19h45
- Lundi 6 octobre 2025, à 9h45, Sébastien Lecornu démissionne de son poste de 1er ministre
Que va-t-il se passer maintenant ? Je ne résiste pas à m’essayer à des hypothèses de politique-fiction.
Tout d’abord, est-ce le fruit d’une situation complexe où les tactiques et égos des uns et des autres ont rendu caduque en quelques heures le « fabuleux » travail de négociation de Sébastien Lecornu avec les partis du « Socle Commun » et de l’opposition, comme aimerait le faire croire Lecornu ? Je ne crois pas. Je pense que cela résulte d’une stratégie pensée par Emmanuel Macron.
Il s’agit de faire croire aux français que l’échec du gouvernement Lecornu résulte des partis politiques du socle commun et de la cécité face à la situation économique des oppositions. En actant de cette impossibilité du compromis, on renforce la tension sur les « enjeux ».
A partir de là, deux scénarios :
- Macron nomme un socialiste comme 1er ministre, quelqu’un de sérieux et de responsable, comme Bernard Cazeneuve par exemple, avec pour mission de créer ce compromis tant souhaité entre la gauche sociale-démocrate, le centre et la droite responsable. Mais, comme il est plus que probable que cela ne mènera nulle part, la phase 2 qui suivra est déjà écrite : soit la dissolution de l’Assemblée Nationale, soit la démission de Macron.
- Macron va immédiatement à la dissolution dans le but de redonner la parole aux français.
Mais, on n’est pas dans le vrai sujet. La tension politique ne sert qu’à favoriser l’émergence d’un « sauveur suprême ». « Moi ou le chaos », est le dernier recours quand on n’a pas de politique pour justifier son élection. Et, je pense que c’est ce que tente Macron. Et, un bon moyen de le faire, c’est de « favoriser » l’élection du Rassemblement National. Car, on postule sur son échec, à la fois politique et moral, qui entrainerait un rejet de cette politique par les français.
OK, mais Macron dans tout cela ? Mon hypothèse est que Macron se voit en « sauveur suprême » (sinon, d’ailleurs qui d’autre ?). Si il veut sauver la France, sauf à prendre le pouvoir en dehors des élections, il faut qu’il soit candidat à l’élection présidentielle. Comment faire ? Soit permettre le constat rapide de l’échec du RN et, pour cela, aller rapidement à une dissolution avec des élections dans un délai court, et c’est le scénario 2. Soit, éteindre les autres options, donc le Parti socialiste (vu que le rejet de LFI est acté par sa soi-disante « radicalité ») en le nommant 1er ministre, c’est l’option 1.
En actant rapidement de l’échec des oppositions, Macron doit pouvoir candidater. Pour cela, l’option pour lui est de démissionner avant l’élection présidentielle, et de revendiquer la possibilité de se présenter dans la mesure où il n’est pas allé au bout de son mandat. Une autre option est d’attendre 2032 pour se représenter (mais je n’y crois pas).
Donc, voici mon scénario :
- Dissolution rapide
- Démission éventuelle
- Candidature du « sauveur »
N’oublions pas un élément important : les conséquences du réchauffement climatique et les tensions géopolitiques iront croissants dans les années qui viennent avec une acmé autour de 2030-2035. Les « grands » de ce monde le savent. Comme ils ne font rien aujourd’hui, c’est qu’ils attendent que des limites soient dépassées pour imposer des changements par la force et la coercition. Dans cette approche, la démocratie n’a que peut de sens à leurs yeux, et tout ce qui peut décrédibiliser la démocratie est bon à prendre pour renforcer le pouvoir « éclairé » des élites.
Mais, bon, tout ceci n’est que fiction, n’es-ce-pas ?












