Chauve-souris

Pourquoi sommes-nous malades des oiseaux sauvages et des chauves-souris ? interroge l’anthropologue Frédéric Keck dans l’hebdo Le 1 dans son n°291 du 8 avril 2020.

Il voit 2 interprétation possibles aux découvertes récentes sur les chauves-souris qui sont les porteurs de multiples virus inconnus des humains et qui ont développés des résistances immunitaires à ces virus.

La première interprétation, classique, est écologique : la propagation de ces virus aux êtres humains est une conséquence de l’industrialisation et de l’exploitation effrénée de ressources naturelles qui prive ces animaux de leur habitat naturel et les conduit à venir vivre à proximité des habitats humains.

La 2ème interprétation, plus originale, est symbolique :

« Les animaux volants – oiseaux et chauves-souris – rendent malades les humains à travers des pneumonies atypiques qui se transmettent par la toux via la circulation aérienne. »

Partant des zones rurales en Asie où on élève et on chasse des animaux déjà contaminés par le virus des animaux sauvages comme la chauve-souris, la vente et la consommation des animaux sur les marchés des grandes villes de Chine comme Wuhan se transforme en pandémie par les voyages aériens des touristes chinois et des expatriés vers l’Europe, l’Amérique ou l’Afrique.

Nous sommes malades des animaux volants parce que nous sommes malades d’être devenus des animaux volants.

Pour Frédéric Keck, l’articulation entre l’interprétation écologique et l’interprétation symbolique agit comme un signal que l’on peut utiliser pour transformer la société.

Ce qu’il y a de commun dans les deux schémas, c’est l’idée selon laquelle les oiseaux sauvages nous envoient des signes que notre mode de consommation et de circulation n’est pas le bon. Les oiseaux et les chauves-souris ont développé pendant des millénaires d’évolution des mécanismes qui leur permettent de voler avec un coût métabolique très faible. Nous avons inventé au cours du dernier siècle des mécanismes qui nous permettent de voler avec un coût métabolique très élevé. Comme nous ne pouvons pas devenir des oiseaux ou des chauves-souris. Il faut commencer  par écouter les signaux qu’ils nous envoient.

Photo de Collins Lesulie via Unsplash

A méditer

Source : Pourquoi sommes-nous malades des oiseaux sauvages et des chauves-souris ?, Frédéric Keck, Le 1 hebdo, n°291, 8 avril 2020 : https://le1hebdo.fr/journal/numero/291

Photo principale : Zdenek Machacek via Unsplash

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